Ces hypothèses, marquées par les biais culturels et contextuels de notre propre réflexion, contrastent avec la démarche ethnologique classique, où l'observateur s'efface au maximum au profil des populations étudiées. Elles sont cependant un point de départ méthodologique qui sera ajusté au fur et à mesure.
Hypothèse 1 :
La conscience environnementale est le résultat d’un processus d’élévation de la conscience face aux enjeux environnementaux, processus qui se construit en trois étapes consécutives et ordonnées :
- La connaissance. Connaître les dérèglements environnementaux, les solutions pour un développement durable, les actions nuisibles et les actions bénéfiques. La connaissance pour développer l’intérêt.
- La compréhension. Comprendre au niveau collectif le rôle que joue l'humanité, mais aussi la responsabilité individuelle de ses actes ou de son inaction. Comprendre quel est notre impact individuel sur ce qui nous entoure et quel est l’impact de notre environnement sur les vies d'aujourd'hui et à venir. La compréhension pour développer la sensibilité.
- L’action. Convertir la connaissance et la compréhension, en une motivation à l’action, à l’engagement pour soi et pour les autres. L’action pour développer l’identité.
Ainsi , développer sa conscience environnementale, c'est d'abord avoir accès à la connaissance via l'information, puis prendre le temps de la réflexion, de l'introspection pour comprendre les implications, et la place que l'on occupe dans cette complexité, et enfin, agir et s'engager sur des actions concrètes pour que la protection de l'environnement fasse partie intégrante de son identité.
Hypothèse 2 :
La motivation à l’action s’explique par deux facteurs principaux:
- Une recherche de la satisfaction. Agir dans l’attente d’un résultat satisfaisant d’un point de vue psychologique et physiologique. Pour avoir bonne conscience, pour un sentiment d'accomplissement, par sentiment altruiste , ..
- Par nécessité impliquant une crainte d’inconfort ( douleur, mal-être, mort, ..)
Faire l'expérience d'un environnement sain par exemple (silence, air frais, beauté de paysages, ...) est en général un plaisir, une satisfaction que l'on oublie trop souvent et peut suffire à créer une motivation à sa protection.
Comprendre aussi que la dégradation de notre environnement immédiat, ou lointain affecte directement, aujourd'hui, mais encore plus demain notre santé et notre bien-être ( allergies, dépression, cancers, troubles digestifs, accidents climatiques, ..) peut motiver, la recherche d'amélioration de ses conditions de vie et donc des conditions environnementales.
Hypothèse 3 :
Derrière toute problématique environnementale se cache la question de la survie ou a minima de la dégradation de la qualité de vie. L’altération de son environnement, c’est avant toute chose, la modification de son propre habitat, de ses habitudes, de son confort de vie. Il peut s’agir de sa propre survie, de celle de sa descendance, de celle de son voisin, ...
La prise de conscience et l'action dépendent principalement des cercles d'empathie de l'individu concerné (niveau individuel, familial, de clan, de nations, de races, des mammifères, du vivant) et de la connaissance de l'impact de ses actions sur la survie des membres du même cercle.
Ainsi comprendre quelles sont les cercles d'empathie des individus et démontrer en quoi le changement climatique et la dégradation de l'environnement les affectent directement, est une solution pour les impliquer dans ce changement