Résumé
Au sud de Luzon, dans la ville de Pagbilao, nous sommes accueillis par Gery et Maydee, un couple franco-philippin qui nous aide à entrer en contact avec la plus grande école de la ville qui compte 1500 élèves.
Aux Philippines, l’enseignement est géré par le district et si l’école n’a pas l’accord du coordinateur, impossible d’ouvrir ses portes à des intervenants extérieurs. L’autorisation de la hiérarchie accordée, nous rencontrons une première fois la prochaine classe Libellule. C’est la semaine de la reprise des cours après les grandes vacances!
Dans cette école, la semaine commence par le lever de drapeau et chaque journée débute par un cours « d’éducation humaine », qui consiste à chanter l’hymne national ou autres chants patriotiques en chœur. Sur les murs de la classe, les héros nationaux sont d’ailleurs mis à l’honneur. Au passage, nous comprenons mieux pourquoi les philippins sont autant à l’aise au karaoké - loisir extrêmement répandu ici!
Chaque professeur travaille en binôme avec un « co-teacher » . Il y a même un professeur dédié aux élèves porteur de handicap.
Nous sommes impressionnés par le niveau d’anglais (une des langues officielles du pays), la maturité, l’autonomie et les connaissances des élèves. Nous comprenons rapidement qu’il s’agit de la classe des « fast learners » c’est-à-dire les élèves qui ont réussi certains tests et sont rassemblés dans une même classe. Ils rêvent de devenir architectes, ingénieurs électriques, ingénieurs civils ou mécanique, enseignants,... des métiers pour construire les Philippines et le Monde de demain.
C’est donc dans des conditions très agréables que nous mettons en place les différents ateliers. Les élèves ont de réelles connaissances quant à la biodiversité de leur pays, et comprennent aisément le lien entre activité humaine et déséquilibre pour les écosystèmes naturels. Dans cette région ou le camion poubelle est un simple camion- benne, nous voyons partout des poubelles divisées en 3 bacs, le tri sélectif est largement encouragé. De nombreuses décisions politiques récentes encouragent la préservation des espèces en danger, qu’il s’agisse de la faune ou de la flore. Certaines îles ont été par exemple interdites au tourisme de masse telle que Boracay. Il semblerait qu’il y ait une volonté d’inscrire cette dynamique écologique dans l’éducation des élèves philippins, comme l’illustre un dernier projet de loi, demandant à chaque élève de planter 10 arbres pour l’obtention de leur diplôme et ainsi combattre la déforestation massive des années passées.
Les questionnements des élèves sont très intéressants et témoignent de leur vision très large des problématiques environnementales jusqu’ à l’échelle sidérale - il faut dire qu’ils sont quotidiennement au contact des astres et fusées peintes au plafond de la classe. Les uns s’interrogent sur les solutions pour réduire le changement climatique ou la surpopulation pendant que d’autres se demandent ce qui se passerait si la lune disparaissait! Ils proposent de replanter des arbres pour éviter les inondations ou de fermer les usines qui détruisent l’ozone de l’atmosphère.
L’enseignante Madame Ramos et les élèves nous ont accueillis avec beaucoup d’attention et nous repartons les bras chargés de dessins, fleurs de papiers et gourmandises! Ce premier aperçu de la vie d’école aux Philippines, si éloigné de ce que nous connaissons en France, fût une expérience riche et une lueur optimiste pour le futur de ces enfants qui semblent avoir compris beaucoup de choses du haut de leurs 11 ans!