Infographie Hienghene
L'écosystème, c'est le cycle de la vie? Dyana, 9 ans
Mettre des mentos dans le coca, ça exploseJoseph, 11 ans
- La température peut-elle être en dessous de 0°C?
- Ah non, c'est pas possible La classe en choeur

Résumé 

C’est au Nord du Caillou, dans le fief indépendantiste Kanak à Hienghène, que nous avons trouvé une seconde école pour organiser nos ateliers.

Plantons le décor. Hienghene est une petite commune de 2500 habitants, faisant partie de l’aire coutumière Hoot ma Waap,  dont les quelques bâtiments sont répartis le long d’une baie grandiose, protégée elle-même par la barrière de corail de l’Est Calédonien. A l’est, donc, le lagon, avec quelques ilots et deux aires marines protégées, au milieu duquel se dressent la Poule et le Sphinx de Hienghene, deux formations géologiques calcaires aux formes familières. Au Sud, une lagune dans le lagon, entourée de falaises abruptes, les Lindéraliques, creusées de grottes et de stalactites, servant d’abri pour de nombreux oiseaux. A l’ouest, quelques routes de terre, donnent accès à une multitude de tribus, perchées dans la Montagne. Enfin, au Nord, se trouve le Mont Panié, aire de conservation protégée et plus haut sommet de la Nouvelle Calédonie. Bref, un lieu magnifique entre terre et mer, qui possède une biodiversité riche mais menacée, pour laquelle se bat deux associations locales Dayu Biik et Kaa Porau.

C’est au milieu de ce cadre idyllique, que se trouve la petite école publique de Hienghène, qui voit se réunir les enfants des tribus avoisinantes. Ici les enfants sont sensibilisés dès le plus jeune âge à leur environnement. La prolifération des espèces envahissantes comme le cerf ou le cochon sauvage, entrainant l’érosion des sols, est un sujet bien connu. Ils savent que ces animaux mettent en péril l’arbre endémique du mont Panié voisin, le Kaori. Ils savent également reconnaitre la perruche d’Ouvéa, le Cagou huppé, comprennent les dangers pour la vie marine des sacs plastiques laissés en mer et récitent des poésies sur le danger des feux de forêts.

Nous sommes accueillis par les enfants avec de petits bonjours timides, puis des grands sourires et même des câlins le second jour. Très vite, nous nous rendons compte que ces deux journées seront agréables. Les enfants ont une curiosité sans limite, lèvent la main pour participer, se respectent entre eux, et sont réceptifs à nos ateliers. De plus, l'instituteur, Maître Gaël, nous aidera tout au long de ces deux jours pour inclure nos interventions dans les apprentissages fait en classe précédemment.

La culture, les croyances, la tradition, sont des termes récurrents lorsque les enfants s’interrogent pour connaitre un autre pays, ou des enfants d’ailleurs. Ils évoluent dans une société rythmée de codes et protocoles à respecter. Ainsi, une élève s’interrompt au milieu de sa lettre, car elle avait oublié de dire le « Bonjour », un autre nous expliquera la signification des étoiles filantes comme la manifestation des mauvais esprits.

A la fin du second jour, nous organisons un goûter et remettons aux élèves leurs bracelets. « Nous aussi, nous sommes des Libellules maintenant ? » nous glisse une élève. Le soleil est encore haut dans le ciel, éclairant dans vif éclat la Poule de Hienghène quelques centaines de mètres plus loin, et dans quelques heures, il ira se coucher derrière le Mont Panié, et alors les vacances à Hienghène pourront commencer.

Enfin, le soir venu, nous sommes invités à partager un barbecue avec les instituteurs de l’école  autour d’un large feu. Nous cuisons quelques morceaux de viande marinées, et discuterons quelques heures durant sous un ciel étoilé de  voyage, d’environnement, d’école et de la vie, ô comme elle est douce ici à Hienghène.

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