Infographie mascate
A propos des infra-rouges : « Alors notre corps produit de la lumière ? Génial ! »Rayaa, 9 ans
A propos des animaux endémiques : « Pourquoi certains animaux vivent dans seulement un pays ? »Yousif, 10 ans

Résumé 

Bienvenue en Oman, le pays de l’encens, du désert de dunes dorées et des oasis verdoyants appelés Wadi. Initialement prévu comme une escale sur notre retour du Népal, le Sultanat d’Oman est devenu pour l’Effet Libellule une destination à part entière. Dans ce pays propulsé dans la modernité par l'arrivée au pouvoir du Sultan Qaboos et l’exploitation du pétrole dans les années 1970, il nous semblait intéressant de questionner la place de l’environnement dans les préoccupations de ses habitants et de ses écoliers.

C’est par l’intermédiaire du réseau d’expatriés français que nous avons pu entrer en contact avec l’école Our Planet International School de Mascate, la capitale du pays. Une des priorités de cette école internationale est la durabilité (sustainability), l’ambition est donc de former de futurs adultes responsables, capables d’assurer l’avenir de notre planète. Différents projets éducatifs sont mis en place tout au long de l’année pour engager une réflexion avec les élèves et les impliquer dans la protection de l’environnement. Vous l’aurez compris, cette fois, nous n’intervenons pas dans une classe de novices !

Conditions optimales pour Our Planet !

Entre les jours fériés pour l’anniversaire du Sultan et les intempéries des derniers jours, nous avions peur que nos journées Libellule soient annulées. En effet, quand les écoliers français espèrent qu’ils n’y aura pas de ramassage scolaire les jours de neige, les petits omanais guettent les rares (mais importantes) pluies en espérant que les écoles soient fermées !

Mais en ce dimanche 24 novembre, ici premier jour de la semaine, les 26 élèves de CM1 sont tous présents dans la cour pour la cérémonie du matin, l’hymne national, les mouvements de gymnastique et le petit mot dynamique et enthousiaste du directeur. C’est en réalité 2 classes de 14 élèves qui sont réunies pour les journées Libellule. Ici, les enfants parlent et apprennent en anglais, ils ont quotidiennement cours d’arabe et sont initiés au français. La majorité des enfants de cette classe internationale sont omanais.

Nous avons affaire à des élèves curieux et très à l’aise pour s’exprimer à l’oral et en public. Ils aiment expliquer les phénomènes qu’ils connaissent déjà et essayent de mettre en lien de nouvelles informations avec des concepts fraîchement appris. Malgré la forte participation et curiosité des élèves, ils restent concentrés et la classe redevient rapidement calme quand l’attention leur est demandée. Les enseignants, très compétents en sciences, participent réellement aux journées Libellule en faisant des liens avec ce qui a été travaillé en classe et en gérant le trop-plein d’excitation. Nous rêvions de cette collaboration avec l’enseignant dans d’autres classes !

D’ailleurs, la place de l’enseignant est très particulière dans ces classes. En effet, ici, les connaissances apprises à l’école sont les réponses aux questions que se posent les élèves. Tout part des interrogations des enfants, l’adulte les guide ensuite dans la recherche de la réponse. Cette méthode pédagogique (mise en place dans des classes de 14 élèves) explique la curiosité et l’aisance des élèves. En revanche, ils semblent assez lents et peu intéressés par les activités qui nécessitent un papier et un crayon, qu’il s’agisse de l’écriture ou du dessin !

Record de conscience écologique !

Le niveau en sciences et la curiosité des élèves nous a permis cette fois de réaliser les ateliers dans leur aspect scientifique, quand nous insistions davantage sur la géographie et l’ouverture sur le monde dans certains pays d’Asie. Les thématiques liées à l’environnement sont régulièrement travaillées dans cette école, nous le constatons par la pertinence des questions des élèves. La conscience écologique est palpable. Les connaissances sont assimilées, les enfants savent expliquer la pollution de l’air et de l’eau, le réchauffement climatique ou encore les dangers de la surpêche.

Dans ce pays où la climatisation est indispensable, on imaginerait facilement les gens enfermés au frais. Nous avons eu la chance de découvrir l’Oman en hiver (tout de même 30 degrés en journée) et les omanais profitant des espaces naturels qui les entourent. Le week-end, nous croisons des familles se baignant dans les rivières. Le soir, assis sur des nattes, on aperçoit les hommes qui se retrouvent pour discuter et les familles qui nous invitent à déguster des dattes et du thé. Nous ne sommes donc pas étonnés de constater que les élèves connaissent leur pays et ses animaux endémiques. Il leur est d’ailleurs difficile de choisir quel est leur endroit préféré en Oman.

Certes, les enfants que nous avons rencontrés dans cette école internationale omanaise étaient déjà largement sensibilisés à l’importance de la protection de l’environnement avant notre venue. C’était donc pour nous un exercice pédagogiquement plus confortable car les bases étaient posées pour nos ateliers scientifiques. Mais c’était aussi l’occasion pour nous d' adapter notre façon d'enseigner face à un public plus averti qui nous a mis en difficulté à quelques reprises avec les questions pointues de ces enfants habitués à raisonner, questionner et rechercher.

Les adultes de cette école, enseignants et responsable de projets, nous ont remerciés pour cette intervention qui permet aux enfants de rencontrer des adultes extérieurs à leur école, et qui partagent les préoccupations environnementales qui sont les leurs.

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